Œuvre des « maîtres de pierres vives » de la Renaissance, cette galerie « dite de François Ier » est une fantaisie architecturale que l’on doit à Nicolas Chabouillé, disciple d’Épicure et contrôleur des deniers communaux. Elle a comme devise “celui qui maîtrise sa langue et dompte ses sens est plus fort que celui
qui s’empare des villes par la force”.
Cette galerie, datant de 1527, est ornée de motifs sculptés représentant alternativement des fleurs et des scènes tirées des travaux d’Hercule.
Des enfants nus sont occupés à des jeux ou à quelque danse bachique.
Au cours des âges, la maison fut délaissée et finalement achetée par un tonnelier, lequel en fit une resserre pour son bois.
Entre temps un cordonnier, un joueur de violon, un maréchal ferrant y vécurent et travaillèrent.
En signe de galanterie et d’amour pour la comedienne Melle Mars, mais aussi dans un but de spéculation financière, le Colonel de Brack achète la demeure en 1822 pour 2000 F et, par voie d’eau, la fait transplanter à Paris, Cours de la Reine, quartier François Ier, entre Alma et Concorde.
Au cours du transfert, des sculptures très abimées furent remplacées. Les dispositions architecturales furent profondément modifiées.
Elle revint à Moret en 1956, à 80 m de son implantation
d’origine, devant des Morétains surpris.
Melle Mars et le Colonel de Brack, qui avaient subi des revers de fortune, n’habitèrent jamais la maison.
Passée entre les mains de propriétaires successifs, la Maison de « François Ier » fut cédée par Monsieur le Comte d’Ussel, en 1956, à une société immobilière qui devait construire des bureaux sous condition que la façade ferait retour, aux frais de l’acquéreur à la ville de Moret.
La salamandre jetant des flammes est-elle le symbole de l’attachement au roi de Nicolas Chabouillé ?